De Tressaint à Rome : une aventure hors du commun...

Notre blog retrace notre périple de Tressaint (Côtes d'Armor) à Rome. Nous sommes partis fin avril 2008... Nos pieds et nos pattes nous conduiront-ils jusqu'à la tombe du pape Jean-Paul II à Rome, but de notre pèlerinage ? Suivez-nous tout au long de cette aventure !

dimanche 28 septembre 2008

Le langage du coeur


Souvenez-vous, la semaine dernière, nous arrivions dans une grande hacienda (une ferme). Ce jour là nous avions eu entre autres, un refus qui nous avait fait mal. Vous savez que le samedi est important pour nous, car c'est deux nuits, et pour beaucoup c'est trop. La famille Pattaro est une grande famille connue et estimée sur la région. Normalement, deux ânesses, un chien et deux doux-dingues, cela ne devrait pas être leur problème. Eh bien une fois de plus, un ange est passé et quel bon dimanche nous avons passé avec eux, et toute la famille.

Lundi, nous marchons, des lignes droites encore et encore. J'avoue qu'une table et deux chaises à l'ombre seraient les bienvenus. Eh bien cinq minutes après, je vous regarde droit dans les yeux, cinq minutes après nous étions pour le pique nique de midi, chez Ricardo et Carlo sur deux chaises auprès d'une table dans la cour, et nous mangions un gâteau pour l'anniversaire de la maman Franca. Le soir, c'est la famille de Fabrizio et Francesco Filippi qui nous accueillaient sous la recommandation de Luciano Pattaro.
Là aussi, tout nous était donné, par moment c'est un feu d'artifice d'amitié qui nous fait exploser de bonheur. Permettez-moi de vous faire une confidence : dans tous ces moments d'amitié et d'échanges, nous avons oublié que nous ne parlions pas italien. Mais il y a un langage, c'est celui du coeur, et là nous nous comprenons parfaitement. Et puis il y aura Graziano Pasquini à Ripabella et Guiliano Poli à Monteverdi qui de lui-même est venu vers nous, et nous a ouvert ses bras et son coeur. Le matin, il y avait des larmes, et pourtant, nous ne parlons pas italien.
Petite anecdote : mon matelas est percé depuis plusieurs jours, et j'ai mal aux côtes. Eh bien, sans qu'il ait pu s'en douter un seul instant, en arrivant chez Guiliano, il m'a sorti devinez quoi : un matelas, élémentaire mon cher Watson !

Ce soir samedi, nous arrivons à Suvereto, et une fois de plus une famille nous accueille, à suivre. De retour à la maison, tous ces moments seront pour nous plus précieux que tous les diamants du monde.

Le méli-mélo de la semaine :
Nougatine s'est retrouvée assise car elle avait glissé sur le macadam, mais sans mal.
Simba avait un petit bobo au pied, vite guéri avec le calangula de Monique de Gouzon.
Paola, la nièce de Luciano, a offert une couverture à Danielle, et je ne l'entends plus ronchonner qu'elle a froid.
Dans environs deux semaines, je fais déferrer les ânesses pour qu'elles ne glissent plus. L'autre nuit, sans doute un renard, fait peur à Nougatine. Mes amis, quelle nuit ! Cette semaine, nous allons vers Grossetto.

Amitiés à tous, les Pierdan.

lundi 22 septembre 2008

5 mois pile poil

Petit retour sur la semaine passée.

Lundi 15 septembre : journée galère, le temps est orageux, les ânesses ne veulent pas avancer. A midi, un orage éclate, heureusement dans un jardin public, nous pouvons nous abriter sous un patio. Nous sommes au bord de la mer et les locations de cabines de bain pullulent. C'est très beau, mais très riche. Vers 17h00, Alléluia, un petit prato (un pré) sur la dune, les plagistes sont sympa et nous acceptent avec joie. C'est le club de surf Massa Surfing. Finalement, cette journée galère se terminera très bien.

Mardi 16, à Viarégio, il y a un Giro cycliste. Une partie de la ville est bouclée, mais avec les ânesses nous pouvons passer. Seulement voilà, la télé et les photographes sont là. Les ânesses aujourd'hui sont des stars, mais chut, elles ne le savent pas, car c'est la deuxième fois qu'elles passent à la télé.

Mercredi 17 : le soir c'est Térésa et Roberto qui nous reçoivent à Pise. Nous serons logés à l'hippodrome et acceptons une chambre. Merci à vous deux de votre gentillesse, ainsi qu'à Alberto. Nous passerons une journée très agréable le jeudi avec eux. Merci également au commandant qui s'est occupé de loger les ânesses à l'hippodrome. Ici l'herbe est précieuse, mais il y a du foin et aliments à volonté.

Vendredi 19 : il pleut. Les ânesses, plus particulièrement Nougatine, ne veulent pas avancer. Sous un tunnel à Pise, elles refusent carrément d'aller plus loin, et nous devrons sortir. Ce jour là, j'ai envie de manger de l'âne. Photos devant la tour sous la pluie. Des kilomètres et des kilomètres de route interminables à travers des villes qui se touchent. A 17h00, encore aucun hébergement en vue. Peu avant 18h00, alors que nous commencions à douter, un monsieur en 4x4 s'arrête et nous propose un petit pré à côté dans sa propriété. Il n'y a pas d'herbe, mais nous aurons du foin. Merci providence et pardon d'avoir douté. Les chaussures prennent l'eau, tout est mouillé, mais le soleil revient.

Samedi 20, 5 mois aujour'hui que nous marchons. Nous en sommes à 1650km environ, et il en reste environ 380. Le kilométrage réel sera donc dans les 2000km, et non pas 2500 comme je l'avais annoncé. Si tout va bien, dans un mois, nous approcherons de Rome. Par contre, nous ne devons pas traîner car les journées raccourcissent sérieusement. Nuit à 19h30, la semaine dernière c'était 20h00. De plus les nuits sont fraîches. Après plusieurs refus, une grande ferme à la sortie de Cascina nous accueille. Ils sont très gentils et les ânesses ont de la bonne herbe. Nous en reparlerons la semaine prochaine.

Côté pratique : nos chaussures étant garanties 1 an, le Décathlon de Cascina nous les a changées sans problème, s'il pleut mes pieds seront au sec, par contre celles de Danielle commencent à lâcher.Mardi, nous nous faisons jeter par un camping au doux nom de "Paradisio", je tairais le nom de la ville par pudeur. Par contre, merci au camping "Europa" qui nous accueille très gentiment à Viareggio, et ne nous fera même pas payer. Merci également à l'entraîneur de trotteurs d'à côté qui nous offrira gracieusement foin et aliments. Grazie a voi !

Souvent l'on nous donne spontanément des gâteaux, tomates, vino, etc.. cela nous aide moralement beaucoup car malgré les apparence, c'est par moment assez difficile. Mais la providence est là, et de cela nous en sommes témoins.

Le mot de Mirabelle :

"Et en plus c'est nous qui portons les bagages ! Au départ, ce devait être une petite promenade, tu parles ! 5 mois que je marche sans savoir pourquoi. Je leur donne encore jusqu'à la fin octobre et après je rentre à la maison, seule s'il le faut, et les bagages, ils les porteront eux-même. Au moins en Bretagne, j'ai de l'herbe verte, et vlan !"

Cette semaine, nous marchons vers Grossetto en passant par Cenaia, Crespina, Casciana Terme, et Santa Luce.

Bonne semaine à Tous !

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p.s. : Ils se reconnaîtront, nous pensons bien à vous et à vos intentions : Marie-Guilaine et Thierry de Nouâtre, frère Lionel de Solesme, Sylvie de Dinard, et à tous ceux qui marchent avec nous par la pensée.

lundi 15 septembre 2008

Bienvenue en Toscane.

Pour la première fois depuis plusieurs semaines, cette nuit fût pluvieuse et très orageuse. Bienvenue en Toscane. Paradoxalement, cela fait du bien car le temps était bien trop lourd ces derniers jours, et ici quand ça tonne, ça tonne bien. Nous sommes près de Carrara, cité du célèbre marbre de carrare. Pour info, j'ai appris à mes dépens que les magasins alimentaires sont fermés le dimanche, ce qu'il m'a valu 2h30 de marche ce matin, soit environ 10km pour trouver à manger. En effet, le sud respecte beaucoup plus le dimanche que le nord. Grâce à la famille de Pino Pansano, cette semaine aura été sans difficultés pour les hébergements, car son frère Don Giovanni, ancien missionnaire en Afrique, nous a chouchouté et nous allons de paroisse en paroisse, grâce à la famille Pansano.

Nous sommes à 50km de Pisa (Pise). Les ânesses devant la tour, cela s'impose, il y aura une photo à Pisa, une famille Italienne doit nous y accueillir. A suivre... Nous devons lever le pied car nous serions trop vite à Rome, il nous reste environ 450km et nos enfants ne peuvent venir nous chercher qu'après le 20 octobre. Alors, nous avons décidé de flemmarder un peu.

A part cela, notre vie est presque un petit ronron quotidien, nous marchons, montons la tente, dormons, marchons, montons la tente, etc... les ânesses vont bien et Simba aussi. Cependant, le retour à la maison sera le bienvenu. Très souvent, nous pensons à ceux qui nous ont reçu et encouragé. Si nous en somme là aujourd'hui c'est grâce à vous, et chaque pas que nous faisons, ce sont les vôtres et lorsque nous arriverons à Rome, c'est vous tous très chers amis Français et Italiens qui serez avec nous. Mais nous reparlerons de cela, car maintenant nous commençons à y croire vraiment, mais prudence quand même.

Côté pratique, le matin lever à 7h00, le soir, il fait nuit une heure plus tôt qu'en Bretagne, alors à 8h00 nos sommes au lit. La nuit, il faut se lever plusieurs fois pour vérifier le comportement de nos chères ânesses. Depuis bientôt 5 mois que nous vivons ensemble, elles sont devenues très chipies et beaucoup plus intelligentes.

Nougatine : très chers amis bonjour. Dans le billet du 8 septembre, Pierre vous disait que je m'étais légèrement blessée en glissant. Ce cher ami est bien gentil, mais nous en avons souvent parlé, et nous pensons que la nuit tombée, cherchant à sortir de ma clôture, je me suis pris le fil au dessus du pied, me provoquant une entaille. Heureusement que même s'il n'est pas très fin par moment, j'avoue qu'il s'en est aperçu rapidement, et cela aurait pu être bien plus grave. Peut-être aurais-je risqué un amputation, une ânesse sur trois jambes pour arriver à Rome, ça fait désordre. Bien sûr, je plaisante.


Maintenant que Nougatine a vidé son sac, je reprends la parole pour vous dire que cette semaine, l'objectif numéro un, c'est Pise (Pisa).

Message personnel : Pourriez-vous demander à Nicolas qu'il nous renvoie le Saint Père car ici nous en avons besoin...

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lundi 8 septembre 2008

En route vers la Toscane

Lorsque nous avons décidé de quitter les hauteurs des montagnes Ligures pour rejoindre le golfe de Gênes, nous savions que le choix que nous faisions n'était pas le plus facile, car la Riviera n'ayant pas de verts pâturages, nous allions devoir gérer les repas des ânesses avec beaucoup plus de difficultés. Malgré tout, aujourd'hui, nous espérons avoir traversé le plus difficile. Les filles ont retrouvé des pâturages corrects, et nous quittons cette riviera pourtant magnifique pour des collines plus verdoyantes qui nous emmènent vers la Toscane. Grâce au choix que nous avons fait, nous avons évité des passages en montagnes difficiles et beaucoup de kilomètres en moins.

Dans la rubrique comment vont les animaux : les ânesses sont ferrées aux quatre pieds, ce qu'il fait qu'elles glissent dans les descentes et nous devons les soutenir. Nougatine en glissant s'est un peu entaillé le pâturon, d'où une petite infection, mais apparemment cela évolue dans le bon sens. Pour Mirabelle et Simba, pour le moment pas de problème.

Jeudi 4 septembre : nous arrivons à Chiavari, une petite ville de 30000 habitants. Un seul endroit où nous poser est un camping en bord de mer. Pourvu qu'ils aient un "piccolo prato"... (un petit pré). Sur notre route, une fliquette à scooter vient vers nous, nous dit qu'il n'y a pas de place pour nous ici, et qu'il vaut mieux sortir de la ville, que de toutes façons, le camping ne nous prendra pas. J'ose poser la question si le camping est privé ou municipal. Réponse : il est privé. Dans ce cas, je lui réponds que dans ce cas, nous allions constater de nous-même le refus éventuel. Coup d'oeil furibard de la fliquette qui repart, bien entendu, pour nous les carottes sont cuites. En arrivant devant le camping, aucune illusion possible, nous allons nous faire jeter. Il y a à l'entrée un petit groupe de vacanciers, le patron sort de son bureau. Déjà, je m'apprête à repartir, mais à ma grande surprise, l'homme plutôt sympathique ne me dit pas non. Quant aux campeurs, ils fondent pour les ânesses. Bref, tout le monde nous accueille, et nous prenons l'emplacement d'un camping-car. Seulement les ânesses manifestent leur mécontentement car il n'y a pas d'herbe pour elles. Felix et Vincent, les deux frères qui dirigent le camping, sont des hommes très ouverts et l'un ramènera des pommes, quand l'autre m'emmènera chercher du foin à la sortie de la ville. De plus, les vacanciers ravis viendront apporter des friandises. Une fois de plus, ce qui était impossible est soudain devenu possible.

Puis il y a eu l'accueil de la famille Tassano et de leur cousin Augustino à Sestri Levante, où nous sommes aujourd'hui. Pietro et Angelo, ainsi que leurs épouses et leurs enfants ont été aux petits soins pour nous. Surtout que nous avons été rejoins par notre amie Françoise de Rennes, qui est venue marcher avec nous. Merci à Giovanna qui nous avait préparé cette halte.

Il nous reste environs 600km à faire, si tout "va bene", dans 7 semaines, nous devrions être à Rome. Ainsi, lentement mais sûrement nous avançons. La fin de ce voyage ne sera pas facile car que de gens nous aurons rencontré, que de belles histoires nous aurons vécu (les autres, nous les oublierons)... mais nous n'en sommes pas encore là. Cela continue !!!

Bons baisers à tous !

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lundi 1 septembre 2008

Les montagnes Ligures

Bonjour à tous,

on a décidé d'abandonner les montagnes, c'était trop dur. Donc, nous sommes descendus sur la Riviera et nous sommes à Genes. C'est la partie que l'on ne voulait absolument pas faire, car genes c'est environ 50km de ville, sur la longueur, donc du béton, de l'acier et pas d'herbe. Mais cela devrait nous faire gagner une semaine de marche.

Samedi ce soir, on s'est posé dans un petit jardin avec un peu d'herbe pour les ânesses, et nous des bancs pour dormir. Quitter cette ville est réellement devenu une priorité, et nous avons l'espoir de trouver un camping pour nous reposer et de nous laver .

C'est une semaine très difficile qui se termine, sur le plan physique plus que moral. Les montagnes Ligures, c'est quelque chose d'assez dur. Malgré tout, nous avons eu des marques de sympathie qui nous ont vraiment réconfortés. Sur deux jours, nous avons fait 50km, en montée et en descente.

Cette semaine, nous allons sur La Spezia et Sestri Levante. Normalement, jeudi, une amie vient nous rejoindre une petite semaine pour marcher avec nous.


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A bientôt !
Les Pierdan.